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Diffamation ou prise de parole ?

Dieppe, le 25 mai 2021–Égalité santé en français (Égalité Santé) s’explique mal la communication du Réseau de santé Vitalité en fin de journée ce vendredi, le 21 mai. D’après le comité exécutif du Réseau, « certains médias et groupes d’activistes détruisent à répétition la réputation du réseau Vitalité ».

Selon Vitalité, Égalité Santé véhicule de la désinformation sur la PDG du réseau. Pourtant l’organisme n’a fait que répéter et questionner la sortie de Dre Desrosiers sur ses affirmations que la langue ne compte plus. Le comité exécutif du Réseau veut-il que les organismes francophones restent silencieux devant le danger d’une perte de services en français ?

L’interrogation sur la compréhension de la PDG et du premier ministre sur le rôle constitutionnel du Réseau Vitalité n’a rien de diffamatoire. Il s’agit d’une opinion exprimée sur la base de propos qu’elle a réellement tenus, et à répétition. Égalité Santé ne questionne pas les aptitudes générales de la PDG en tant qu’administratrice.

Le comité exécutif du Réseau de santé Vitalité dont le mandat est : «Le Comité exécutif traite des questions urgentes et des questions qui doivent être résolues entre les réunions ordinaires du Conseil d’administration», s’est réuni pour la première fois depuis 2016 malgré toutes les crises et les fermetures de services de soins de santé, les fermetures d’urgences, les fermetures de services en obstétrique et en oncologie en région, l’arrêt du centre d’excellence en santé mentale pour les jeunes et la crise au CHR. Pourquoi a-t-il tenu cette rencontre ? Est-ce pour faire taire ceux et celles qui croient que la langue compte en santé ou ceux qui sont contre les fusions de services ou de régies ? Veut-on faire taire ceux et celles qui veulent faire progresser la plus grande institution de la communauté francophone comme ce fut le cas pour les membres du Conseil qui osaient poser des questions ou du personnel qui osait dénoncer des situations et des décisions inacceptables?

Égalité Santé a initié en 2017 une poursuite contre la Province pour faire reconnaître le droit de la communauté acadienne et francophone de gouverner et gérer son réseau de santé. Les gouvernements libéral et conservateur ont contesté notre droit de le poursuivre. Égalité Santé a obtenu gain de cause dans une décision de la Cour du Banc de la Reine rendue le 19 novembre 2020. La Cour a reconnu notre droit de poursuivre la Province comme intervenant représentant les intérêts de la communauté linguistique francophone et nous continuerons de le faire !

Si plus de 3 800 individus ont signé la pétition contre la fusion de services de santé entre le CHUD et le Moncton Hospital, c’est parce qu’ils croient dans leur régie de santé francophone. Ils ont sans doute perdu confiance dans le réseau et son Conseil qui auraient adopté le fameux plan de fermeture des urgences et des changements de lits de février 2020.

Le moins que nous nous serions attendus de la première rencontre de ce comité aurait été une déclaration sans équivoque à l’effet que le réseau et son Conseil d’administration s’opposent à tout projet de fusion ou d’amalgamation de services ou de fusion de réseaux.

Égalité Santé est disposé à travailler avec le nouveau Conseil d’administration du Réseau de santé Vitalité ainsi que sa PDG, dans un cadre de transparence et rassembleur pour faire progresser le réseau de santé de la communauté acadienne et francophone par des actions concrètes. En revanche, nous n’hésiterons pas à dénoncer toute décision ou action contraire aux intérêts de la communauté acadienne et francophone en santé.

La ministre de la Santé et le Premier ministre ont été mis en garde

Dieppe, le 21 mai 2021– Il est de plus en plus clair que le gouvernement veut fusionner ou amalgamer les services de soins de santé du Centre Hospitalier Universitaire Dumont et du Moncton Hospital. Cette mesure va à l’encontre des droits de la communauté linguistique francophone et acadienne reconnus dans la Charte canadienne.

Égalité santé en français (Égalité Santé) a fait parvenir le 20 mai dernier une mise en garde à la ministre de la Santé avec copie au premier ministre.

La lettre a été placée sur le site d’Égalité santé et vous pouvez y accéder en cliquant sur le lien suivant.

La communauté francophone et acadienne dans le doute

À la lumière des échanges survenus au courant de la semaine dans les médias, la communauté francophone et acadienne est en droit de douter et d’être profondément inquiète de conserver sa plus grande institution provinciale francophone, son Réseau de santé Vitalité. Les propos du premier ministre Higgs à CBC confirment la vision de ce dernier pour les soins de santé au Nouveau-Brunswick. Une fusion des services de santé entre le Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont (CHUD) et le Moncton Hospital est inacceptable, irrecevable et viole les droits de la communauté francophone et acadienne.

La communauté francophone et acadienne va se mobiliser et se battre contre toute proposition de diminutions de service au CHUD.

La situation est critique, le manque de professionnels de la santé est réel et l’épuisement est palpable dans tous les établissements de soins de santé au Nouveau-Brunswick. Il est inconcevable que près de 150 professionnels de la santé aient quitté leur poste dans les cinq dernières années au CHUD. Égalité santé en français réitère qu’une des solutions à court terme serait de mettre en place une direction dans chaque hôpital qui permettrait une analyse de la situation sur le terrain, d’établir en collaboration avec les professionnels de la santé un plan de rétention viable et de mettre en place une campagne de recrutement. La gestion d’un établissement et la gestion d’un personnel important comme celui d’un hôpital ne peuvent être faites à distance.

Nous joignons notre voix au Conseil des médecins et dentistes du CHUD et demandons au Conseil d’administration du Réseau de santé Vitalité ainsi que sa PDG de défendre le plus gros hôpital francophone de la province. Nous encourageons les leaders, tant anglophones que francophones, issus de tout milieu (gouvernemental, fonction publique, secteur privé, communautaire, collègues médecins et autres professionnels de la santé) du Nouveau-Brunswick de déplorer ouvertement ces commentaires, d’émettre un support à maintenir et accroître le développement du CHU Dr-Georges-L-Dumont afin qu’il maintienne sa mission d’offrir des soins d’excellence à tous les patients du Nouveau-Brunswick, et de continuer d’être une institution de formation médicale et de recherche en français dans notre province.

Le Réseau de santé Vitalité, victime d’incompréhension

La déclaration de la PDG du Réseau de santé Vitalité au Téléjournal Acadie du 10 mai dernier, démontre son incompréhension du statut particulier du Réseau qu’elle dirige et qui a été reconnu en 2010 comme une régie francophone de la communauté linguistique acadienne et francophone.

L’existence du Réseau de santé Vitalité, leader francophone, vient des revendications de la communauté acadienne et francophone qui, en 2008-2010, a contesté le plan du gouvernement de créer une régie anglophone et une autre bilingue. Le gouvernement du temps a alors compris qu’il ne pouvait pas abolir et regrouper des régies francophones sous une régie bilingue.

Le réseau Vitalité a été mis en place en 2010 et est depuis ce temps une régie francophone de la communauté linguistique acadienne et francophone. De fait, le Réseau de santé Vitalité est la plus grosse institution de cette communauté francophone et acadienne.

Le rôle fondamental du réseau est de s’assurer d’offrir aux membres de la communauté francophone des soins de santé, dans leur langue, à l’intérieur des institutions de la communauté francophone et acadienne tout en servant les patients anglophones dans leur langue. C’est cette mission que doivent faire valoir les membres du Conseil d’administration de Vitalité. Cette mission doit être la préoccupation fondamentale de la direction générale du réseau de santé, peu importe qui occupe ce poste, et ceci même si elle est à l’emploi au gré du ministre de la Santé.

Les récentes déclarations de la direction générale du Réseau de santé Vitalité laissent entrevoir des doutes sur sa compréhension du rôle de la régie et de son rôle dans le cadre de la plus grosse institution acadienne et francophone. Le Réseau de santé Vitalité est une composante essentielle pour l’épanouissement et le développement de la communauté francophone et acadienne pour la livraison de soins de santé et comme lieu d’éducation et de formation pour les francophones en santé et sa mission de recherche.

La question que nous posons au Conseil d’administration est la suivante : est-ce que les déclarations de la direction générale sur la langue font en sorte qu’elle vient de se disqualifier pour ce poste par son incompréhension sur l’importance de l’institution pour la communauté acadienne et francophone du Nouveau-Brunswick.

La langue compte en santé!

Lors de l’entrevue au Téléjournal Acadie le 10 mai dernier, Dre France Desrosiers, directrice générale du réseau Vitalité, affirmait haut et fort que « la langue ne compte plus » lorsque l’on considérait la qualité et la sécurité des soins de santé.

Des études récentes affirment tout le contraire. Qu’il nous suffise de parler de l’étude de Jacinthe Savard de l’Université d’Ottawa en 2020 qui affirme que « devoir consulter un professionnel de la santé dans une autre langue pourrait avoir des conséquences sur le plan des traitements ».

Une étude à laquelle participait Dr Denis Prud’Homme, recteur de l’Université de Moncton et alors directeur scientifique de l’Institut du savoir Montfort, concluait que « l’impossibilité d’obtenir des soins de santé dans sa langue maternelle pourrait avoir un impact négatif significatif sur la qualité et la sécurité des services obtenus ».

En avril 2020, une cinquantaine d’organismes et individus canadiens et internationaux dont la Société Santé en français et l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques émettaient un communiqué affirmant « Toutefois, à ceux qui diront que la langue n’est pas une priorité en situation de crise, la réalité est tout autre. Il est important de pouvoir s’exprimer dans sa langue et de recevoir des services dans sa langue ».

Il est tout à fait erroné d’affirmer que « la langue ne compte plus », au contraire!

Dre Desrosiers affirmait également que les directions des deux hôpitaux (CHUD et Moncton City) se parlaient régulièrement. Les directions d’hôpitaux du réseau Vitalité ont été abolies par l’administration de son prédécesseur dont elle faisait partie et sont réclamées, depuis ce temps, dans toutes nos régions francophones.

Dre Desrosiers affirme que la communauté linguistique est doublement minoritaire. Ce n’est pas le cas dans notre province puisque la Charte canadienne des droits et libertés affirme que « La communauté linguistique française et la communauté linguistique anglaise du Nouveau-Brunswick ont un statut et des droits et privilèges égaux, notamment le droit à des institutions d’enseignement distinctes et aux institutions culturelles distinctes nécessaires à leur protection et à leur promotion. » Nous ne sommes pas minoritaires mais deux communautés égales dans cette province.

Le CHU-Dumont est une institution de la communauté linguistique acadienne et francophone qui est en place pour desservir les francophones. Horizon existe pour desservir les anglophones.

Dre Desrosiers affirmait également que le transfert de patients d’Edmundston vers Fredericton est une situation différente de la crise au CHU-Dumont. Nous sommes en accord sur ce point. Le transfert d’Edmundston vers Fredericton a été causé par la pandémie. La crise au CHU-Dumont est le résultat de la mauvaise gestion mise en place depuis 2015-2016 dont elle faisait partie, de la centralisation à outrance, d’un climat toxique au sein du réseau, la gestion des ressources humaines actuellement à partir de Montréal et de l’inaction des gestionnaires de la régie de santé.

Lors de sa nomination, elle affirmait que nous devions mériter les soins de santé en français, hier la langue ne compte plus. Quelle sera la prochaine déclaration : le CHU-Dumont n’est pas nécessaire!

La crise au CHU-Dumont

L’annonce de la fermeture de l’urgence du Centre Hospitalier Universitaire Dumont (CHUD) aux ambulances et patients couchés, même temporaire, est une autre preuve de l’inefficacité de la structure administrative mise en place en 2015-2016 et de la mauvaise gestion du réseau de santé Vitalité selon le porte-parole d’Égalité santé en français (Égalité Santé), Jacques Verge.

Cette fermeture est selon le réseau causée par un manque de personnel soit des infirmières et infirmiers. Comment se fait-il qu’en 2015-2016, tous ces postes étaient comblés et qu’actuellement nous aurions un manque d’au-delà de 100 postes d’infirmières et infirmiers non comblés dont 25 uniquement à l’urgence, ajoute Monsieur Verge.

Que s’est-il passé depuis cinq ans ? La centralisation à outrance, la disparition de la gestion locale, une démoralisation et un désengagement du personnel ! Égalité Santé a dénoncé en 2019 et continue de dénoncer cette structure administrative et ce manque de leadership des gestionnaires à distance qui contribuent à créer de toutes pièces la pénurie criante du personnel infirmier. 

Nous avons aussi vu un aveuglement volontaire des membres du Conseil d’administration par rapport aux préoccupations du personnel. Tout ceci fait en sorte que le réseau de santé francophone dépérit à vue d’œil.

Ce n’est donc pas surprenant que le communiqué émis le 7 mai pour annoncer « Ambulances to be diverted from Dr. Georges-L.-Dumont University Hospital Centre this weekend » est d’abord en anglais et suivi par le texte français. Encore plus significatif, le communiqué encourage les patients avant de se rendre à l’urgence de consulter le site AlorsPourquoiAttendre.ca qui se retrouve sur le site du réseau anglophone même dans sa version française.

Le Premier ministre Higgs a déjà affirmé que nous n’avions pas besoin de deux réseaux de santé. Il n’aura pas besoin de l’imposer. Les gestionnaires et le Conseil d’administration du réseau Vitalité sont en train de faire un travail exemplaire de démolition du CHU-Dumont.

Il est primordial que la communauté acadienne et francophone du sud-est se mobilise pour sauver son hôpital.