Dieppe, le 21 janvier 2021 – Les récentes affirmations du Premier ministre Higgs (PM) relatives au processus de révision de la Loi sur les langues officielles (LLO) de notre province nous démontrent clairement que ce dernier ne comprend pas ses obligations constitutionnelles.
En effet, le premier ministre du N.-B. a comme tous les premiers ministres des obligations au niveau de la gestion et de la gouvernance de la province. Cependant, en tant que PM du Nouveau-Brunswick, monsieur Higgs a des obligations supplémentaires qui sont inscrites dans la Charte canadienne des droits et libertés dans les articles 16 et 16,1.
Il a l’obligation de voir à ce que les deux langues officielles de la province aient « un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutions de la Législature et du gouvernement du Nouveau-Brunswick ». Cette obligation n’a certainement pas été respectée lors des conférences de presse sur la COVID-19.
Il a aussi l’obligation « de favoriser la progression vers l’égalité de statut ou d’usage du français et de l’anglais. ». Les déclarations faites dans le cadre du gouvernement Higgs-Austin sur le service ambulancier et tout récemment sur la diminution possible des exigences linguistiques vont dans le sens contraire de cette obligation.
L’article 16,1 établit que les deux communautés linguistiques « ont un statut et des droits et privilèges égaux, notamment le droit à des institutions d’enseignement distinctes et aux institutions culturelles distinctes nécessaires à leur protection et à leur promotion ». Il est aussi écrit que c’est le rôle de la Législature et du gouvernement de protéger et de promouvoir le statut, les droits et les privilèges des deux communautés.
Parler de diminuer les exigences linguistiques, de centraliser les soins de santé secondaires et tertiaires dans les hôpitaux anglophones ou d’affirmer que les commissaires qu’il nommera pour la révision de la LLO pourraient être des unilingues, ce n’est certes pas promouvoir l’égalité des deux communautés linguistiques.
Faire des consultations en privé dans la cadre de la révision de la Loi sur les langues officielles ou de la réforme en santé, ce n’est pas un moyen de promouvoir l’égalité des langues officielles et de nos deux communautés linguistiques. Le gouvernement perd ainsi l’occasion de neutraliser des mythes qu’il a souvent mis de l’avant.
Égalité santé soutient que pour le bien de notre province les consultations pour la révision de la Loi sur les langues officielles et celles sur la réforme de la santé doivent se tenir en public et ceci malgré la pandémie. Les outils numériques existent pour permettre à toute la population de savoir, d’écouter et de voir les intervenants et ainsi comprendre les débats en cours.