Dieppe, le 17 juillet 2022 — Égalité santé en français N.-B. inc. (Égalité Santé) s’attendait à des changements en santé mais pas de voir le premier ministre prendre le contrôle des régies de santé. Le premier ministre a comme pouvoirs de nommer et changer les ministres de ministère et de nommer les sous-ministres.
Mais le premier ministre Higgs s’est donné des pouvoirs qu’il n’a pas soit de renvoyer et nommer les directions générales des réseaux de santé, de révoquer les nominations des membres du Conseil d’administration des régies et de nommer des fiduciaires des régies de santé. Ces pouvoirs appartiennent au ministre de la Santé selon la Loi sur les régies régionales de la santé, une loi votée par notre Assemblée législative.
Le premier ministre Higgs est allé encore plus loin en révoquant 16 membres dûment élus par la population lors des élections au sein des régies de santé. C’est une décision antidémocratique et illégale. Le premier ministre Higgs se moque des lois et de l’Assemblée législative en agissant ainsi.
Il est difficile aussi d’expliquer le maintien de la direction générale du réseau Vitalité en poste avec toutes les critiques entourant sa gestion du réseau de santé au cours des dernières semaines. Il ne faut pas voir cette décision du premier ministre comme un signe que tout va bien au réseau Vitalité. Il faut voir dans cette décision un intérêt plus marqué du premier ministre pour le réseau anglophone et son intention d’avoir un seul réseau de santé dans notre province.
L’abolition des Conseils d’administration, sous prétexte que ce sont des structures bureaucratiques qui nuisent aux changements nécessaires, est une erreur monumentale. La bureaucratie se situe au niveau de la gestion et non de la gouvernance. La gestion « régionale » est ce qu’il faut éliminer en ramenant la gestion locale de nos institutions de santé.
Comment peut-on croire que le Conseil d’administration empêche les changements alors qu’ils n’ont aucun pouvoir et que toutes les décisions sont prises par les directions générales des réseaux et le ministère. C’est là, la bureaucratie nuisible.
Égalité Santé soutient depuis longtemps que le système de santé est en crise. La réforme de 2008 a eu comme effet désastreux de créer une bureaucratie monstre au sein des deux réseaux de santé. L’élimination en 2015 des directions locales dans le réseau Vitalité, la centralisation des décisions et la prise des pouvoirs du Conseil d’administration par la direction générale du réseau ont eu comme conséquences des fermetures de lits, l’abolition de services de soins de santé en région, l’engorgement des urgences, un recrutement lamentable et un échec de la rétention du personnel, l’instauration d’un climat de travail malsain. Le réseau est devenu une structure inefficace et non efficiente.
Égalité Santé s’inquiète de la mise en place d’un fiduciaire pour le réseau de santé Vitalité alors que la population avait élu des membres pour la représenter. Par contre, il faut avouer que le Conseil d’administration de Vitalité était devenu inopérant suite à la guerre menée par la direction générale envers les membres élus du Conseil d’administration.
Le réseau Vitalité est le réseau de santé de la communauté linguistique francophone et doit être géré par la communauté par le biais d’un Conseil d’administration formé de membres élus par celle-ci. Ce Conseil doit choisir sa présidence et la direction générale doit être l’employée du Conseil et redevable à celui-ci.
Rien dans l’annonce du premier ministre n’aura comme effet d’améliorer les soins de santé dans notre province. Tout est fait pour arriver à son objectif d’un seul réseau et la privatisation de notre système de santé.